Finnele #2
Elle a bien grandi la petite Joséphine, depuis le premier épisode de la trilogie Finnele. Anne Teuf y raconte les jeunes années de sa grand-mère en Alsace, pendant et après la Première Guerre mondiale. Dans ce deuxième volume, on retrouve la gamine au début des années 1920.
Elle aime les tissus imprimés et les rubans, rêve d’une existence un peu plus à l’aise que celle que peuvent lui garantir ses parents, d’un milieu modeste. Comme nombre des habitants de leur village, ces derniers attendent désespérément de l’argent de l’Etat, en réparation des dommages de guerre, qui n’arrive jamais. Dans la pauvreté ambiante, Finnele (le surnom de Joséphine) et ses soeurs font assaut de débrouillardise pour survivre. Trouvant par exemple un emploi dans une épicerie, ou un poste « en condition », de bonne à tout faire…
Avec précision et délicatesse, l’auteure dépeint un quotidien difficile, mais pas misérabiliste. Au fil de l’évolution — et l’émancipation — de son héroïne, Anne Teuf raconte la réinsertion des soldats (parfois atteints de mélancolie ou délire de persécution) après la guerre, l’alcoolisme d’un père, la dureté d’une mère. Mais aussi les soubresauts d’une région qui ne veut pas se laisser imposer la laïcité par la France. Gracieusement dessiné, voilà un pan d’histoire sobre, personnel, et doucement captivant.
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