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Fire !!

27 mars 2020 |
SERIE
Fire !!
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
18 €
DATE DE SORTIE
10/10/2019
EAN
B07KBR6BJK
Achat :

Après une première biographie d’une figure de femme atypique avec Femme rebelle – L’Histoire de Margaret Sanger, Peter Bagge s’attaque cette fois à l’histoire de Zora Neale Hurston et c’est encore Nada, éditeur passionnant de littératures anarchistes et militantes, qui le traduit. Contrairement à Margaret Sanger, Zora Neale Hurston est moins directement une militante des droits des femmes, ou des minorités ethniques, mais son parcours lui suffit.

Un parcours maintes fois reconstruit, puisqu’elle aimait entretenir sa propre légende. Si elle a pu réinventer les lieux, son itinéraire est bien celui d’une jeune fille noire issue d’une famille populaire et religieuse qui devient écrivaine et anthropologue et participe à un large mouvement culturel africain-américain (La Renaissance de Harlem) par ses écrits, son verbe haut, son audace. Fire !!, qui donne le titre à l’ouvrage, est une revue littéraire de ce mouvement, revue mythique au numéro unique, qui frappa par la force des écrits mais aussi le choix des thèmes, qui choquaient la bourgeoisie.

fire-image1En lisant presque soixante-dix ans de vie de cette figure méconnue en France, on comprend le choix de ce « Feu !! » comme titre, tant ressort une flamboyance ébouriffante – que ce soit dans ses écrits, ses intérêts d’études lui faisant repousser les limites (notamment en étudiant les rites vaudous) ou ses amours, là aussi éloignés de la norme. Avide de sortir de sa condition, mais surtout d’aller toujours repousser les limites elle semble pouvoir venir à bout du monde. S’il ne faut pas oublier que Bagge est libertarien et accentue sans doute là la force de la seule volonté, le livre n’évacue pas la réalité sociale. Il dresse ainsi un intéressant portrait du milieu universitaire de l’époque et des tensions apparaissant dans les milieux lettrés se voulant progressistes et une culture s’affirmant malgré tout contre eux.

Comme dans le précédent titre, un abondant rédactionnel (près d’un tiers des pages tout de même) conclut le livre, sourçant chaque anecdote d’une référence détaillée. La lecture peut en être fastidieuse, mais à l’avantage d’éviter un aspect trop lourd à la bande dessinée, qui ne dépend pas des notes et reste réellement autonome et fluide tout en permettant de prolonger tel ou tel point pouvant intéresser le lecteur.

Après les comics Hate ! et leur rage jouissive on découvre donc un Peter Bagge documentariste minutieux, qui réussit assez habilement à tenir la distance en n’oubliant pas ce qu’il a appris de sa pratique. On retrouve ainsi une rythmique échevelée collant bien à une vie à cent à l’heure, et un dessin caractéristique comprenant visages aux expressions extrapolés et corps caoutchouteux qui permet de digérer sans mal cette quasi-hagiographie de (saint) esprit libre.

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