Forgotten Blade
Ici-bas, l’espoir semble n’avoir jamais existé. Peut-être dans d’anciennes légendes, mais plus personne n’est là pour les conter. Dans ce monde où les habitants perdent leur âme, leur mémoire ou leur vie au moindre faux pas, l’Église impose un dogme strict et violent, imposant la loi tirée du mythe du Patriarche, véritable Dieu reclus dans sa citadelle depuis qu’il a créé cet univers. Or, la chamane Noa est bien décidée à accomplir une vendetta personnelle, quitte à renverser l’ordre établi. Elle s’associe avec le meilleur guerrier connu, Ruza le crasseux. Ensemble, ils vont tenter l’impossible…
Excellente surprise que ce gros volume déniché par Ankama : les amateurs de SF-fantasy sombre et âpre y trouveront leur compte, non pas tant par son scénario en forme de quête aux rebondissements finalement assez classiques, mais plutôt par l’ambiance générale et les décors. En effet, l’univers convoque des inspirations médiévales et de science-fiction, dans des architectures vertigineuses, entre le minéral et le technologique, dans un équilibre audacieux et très original. Le dessinateur Toni Fejzula (Dead inside, Veil) propose en effet un graphisme éblouissant, très chargé mais pas dans l’esbroufe : ses compositions sont là pour impressionner, comme les mots de l’Église (largement inspirés par ceux de l’Inquisition chrétienne), et le résultat est probant. Les lumières, les matières, les jeux de couleurs magnifient les décors cauchemardesques de cités déshumanisées, et on assiste alors ébloui et terrifié à la quête funeste de deux anti-héros dans un monde exsangue. Un voyage fascinant.
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