Formula Bula, le festival qui monte
Pour sa quatrième édition, Formula Bula s’étend sur deux week-ends, dans les 10e et 19e arrondissements de Paris, et à Pantin. Et s’affirme de plus en plus comme un festival BD qui compte.
Mine de rien, le festival Formula Bula commence à s’inscrire dans le paysage. Surtout depuis qu’il est devenu annuel et parisien, sans doute, le démarrage sous forme de biennale à Saint-Ouen, bien que prometteur, n’avait pas aidé à créer le rendez-vous. Maintenant, il essaime dans le nord-est de la capitale et s’étend sur deux week-ends consécutifs, les 30 septembre, 1er et 2 octobre, puis les 8 et 9. « Nous sommes bien installés à la médiathèque Françoise-Sagan dans le 10e et au Point Éphémère, mais nous voulons conserver les liens avec la banlieue, via le canal de l’Ourcq », souligne Raphaël Barban, directeur artistique. Car si la plupart des expos et événements se déroule dans les lieux cités, les « Dédicroisières » (séance de dédicaces embarquées sur un bateau remontant le canal) et des spectacles au Théâtre du fil de l’eau de Pantin décloisonnent la manifestation.
Avec son sous-titre « bande dessinée et plus si affinités », on pense alors un peu aux Rencontres du 9e art d’Aix-en-Provence (BD et arts associés), pour le côté éclaté dans la ville, et surtout pour une programmation audacieuse privilégiant les jeunes générations d’auteurs. « Oui, nous nous sentons assez proche d’elles, nous avons un regard similaire, consent Raphaël Barban. Formula Bula n’est ni mainstream ni underground. Mais ça ne nous intéresse par de défendre des livres qui fonctionnent très bien sans nous. Nous cherchons plutôt des auteurs que nous aimons et qui méritent une mise en avant qu’ils n’ont peut-être pas par ailleurs. Ce fut le cas pour Carlos Gimenez, Kim Deitch ou Francis Masse. Cette année, c’est Charlie Schlingo. »
Le défunt auteur de Josette de rechange et Onulf le marin sera ainsi honoré d’une exposition au Point Éphémère, qui permettra de mieux connaître ses influences et la trace qu’il a laissée dans le petit monde la bande dessinée. « Il y a une filiation avec son oeuvre dans plusieurs des événements programmés, sans que nous l’ayons forcément pensé consciemment, reprend Raphaël Barban. Je pense par exemple à Anouk Ricard, avec qui nous avons créé une exposition originale. Mais aussi, nous nous souvenons que Schlingo a travaillé dans des années où il y avait plein de revues et de maisons d’édition qui naissaient. Comme Masse à son époque. Ce lien avec la chaîne du livre – auteur, éditeur, libraire – est important pour nous. C’est pourquoi Jean-Pierre Dionnet sera là, mais aussi Françoise Mouly et Sempé pour parler du New Yorker, et Marc Voline, le traducteur de Krazy Kat, chef d’oeuvre du strip publié dans la presse. »
Parmi les autres événements marquants : une exposition et une rencontre avec Ted Stearn, l’auteur américain de Fuzz & Pluck, qui participera aussi à un débat sur l’anthropomorphisme avec Fabio Viscogliosi et Marthes Bathori ; un alléchant face-à-face entre Benoît Delépine, Olivier Texier et Dav Guedin ; la fameuse tombola de Franky Baloney ; des poésies idiotes de Schlingo lues par Hippolyte Girardot ; le bouclage de Fluide Glacial sur un bateau ; une « dédicroisière » avec la revue Topo… Et les fameuses « planches pour l’apéro », ou une rencontre de 15 minutes en tête à tête entre un auteur et un visiteur qui aura eu la chance d’être tiré au sort. Et puis de la boisson, de la musique, des ateliers pour tous les âges…
« C’est un combat permanent d’organiser un tel festival, conclut Raphaël Barban. Nous avons une ambition très forte de développer une programmation riche. Mais comme tout est gratuit, pour Ferraille Prod, qui organise Formula Bula, c’est une opération complexe, davantage une vitrine qu’une source de revenus. Je salue d’ailleurs les partenaires, notamment la mairie du 10e, qui croient encore, comme nous, que la culture est un investissement et non une dépense inutile. »
Informations et détails du programme sur le site de Formula Bula.
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