Francis est malade
« Francis se promène dans la campagne. » A première vue, rien de bien inquiétant. Bucoliques, les aventures du blaireau farceur ? Pas si vite : soudain, voilà le héros happé par une situation qui va lui échapper. Mauvaise rencontre, crise existentielle, rencontre amoureuse… La vie – dans toute son horreur – lui tombe dessus sans crier gare. Et notre blaireau, filou, se charge de gérer tout cela à sa façon, de manière pas toujours élégante. Il trompe, viole, tue si besoin, et tente de sauver sa peau.
Créée en 1993 par Claire Bouilhac (au dessin) et Jake Raynal (au scénario), Francis le blaireau farceur ne ressemble à aucune autre bande dessinée. Le ton est cruel, cynique. Le dessin noir et blanc, minimaliste et nerveux. En six vignettes, l’histoire est contée. Une tranche de vie pas très glorieuse. La suivante ne sera pas franchement plus réjouissante.
A l’occasion des vingt ans de la série, les éditions Cornélius rééditent ses cinq tomes dans un nouveau format, et en profitent pour en publier un sixième, Francis est malade. Où l’on retrouve le blaireau aux prises avec la maladie mentale, amené à consulter un psy ; atteint d’un cancer ; handicapé… C’est drôle, grinçant, dérangeant. Sous des allures de farce, l’album assène des vérités sociétales pas toujours agréables. Et c’est tant mieux.
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