Freedom Hospital
En Syrie, sous les bombardements, Yasmine tient bon : elle dirige énergiquement le « Freedom Hospital », un hôpital de fortune pour les « combattants de l’armée syrienne libre ». Les arrivées de blessés, leurs prises de bec et leurs progrès sont rythmés par les bombardements. Les saisons s’égrènent, tandis que certains cèdent à la tentation islamique, ou deviennent des chefs de guerre…
Complexe et bouleversant, Freedom Hospital est une fiction probablement proche de la réalité, tissée par Hamid Sulaiman. Ancien architecte, l’artiste (lire ici son portrait) noue des destins contrariés, met en scène des personnages troubles et/ou martyrisés. Son trait noir et blanc ultra stylisé – qui réduit parfois les protagonistes à des silhouettes – n’annule pas totalement le réalisme des scènes d’horreur. Glaçants, les récitatifs débitent le nombre de morts – « Deux jours et 472 victimes plus tard » ; « Trois jours et 893 victimes plus tard »… La poésie (une manifestation anti-régime d’El Assad dépeinte comme une toile de Matisse) n’est pas exclue de cette oeuvre au happy ending un brin convenu, mais qui remue profondément son lecteur.
Publiez un commentaire