Frizzy
Marlène a de beaux cheveux qui frisent naturellement. Mais la mode n’est pas aux ondulations, surtout dans les yeux de sa mère qui traîne la jeune fille tous les dimanches pour d’interminables séances de lissage au salon de coiffure. Car dans cette famille d’origine dominicaine, les cheveux lisses représentent, au-delà d’un idéal esthétique de perfection, l’intégration à la bonne société blanche américaine. Marlène comprend tout cela, mais elle aimerait pouvoir penser à autre chose, laisser sa chevelure s’épanouir, sans avoir à subir ni les soupirs de sa mère, ni le harcèlement à connotation raciste des autres collégiens.
Ce n’est pas parce qu’on parle de cheveux et de coiffure qu’on est forcément futile. Ce roman graphique le prouve, en mettant en scène une jeune fille comme des milliers d’autres, qui doit lutter pour être elle-même. Face aux racistes, face au mépris de classe, et surtout face à des principes familiaux rigides, issus d’un réflexe de protection compréhensible, mais qui finissent par avoir un effet pervers, celui de faire perdre confiance en soi aux enfants. Tous ces thèmes forts sont bien amenés dans un récit simple, aux tonalités assez girly, et qui se veut très facile d’accès pour les jeunes lecteurs/lectrices à partir du début du collège, notamment par ses séquences courtes et son dessin expressif. Une bonne pioche des éditions Jungle, sans prétention, et à mettre en toutes les mains, des enfants… comme de leurs parents !
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