Furtif #1
Tony Barber est journaliste et, en plus de la décrépitude de sa ville, Detroit, dont il chronique au quotidien les ravages causés par la crise économique, il doit aussi composer seul avec la dégradation de la santé de son père. Dan, pompier à la retraite, est en effet sujet à des pertes de mémoire et de lucidité de plus en plus préoccupantes. Pour ne rien faciliter, la famille Barber abrite en son sein un vigilante, équipé d’un super-costume ailé aux origines mystérieuses, et contre lequel tout le monde semble se rallier.
Né de l’imagination fertile de Robert Kirkman (The Walking Dead, Oblivion Song) et de celle du dessinateur Marc Silvestri, le pitch est excellent. On en a volontairement tu les détails et on ne saurait trop vous enjoindre à vous abstenir de lire la quatrième de couverture. Placé par ses créateurs entre les mains d’un autre duo, Mike Costa et Nate Bellegarde, le projet Furtif ne se réduit pas à sa bonne idée de départ. Ses deux auteurs poussent le récit dans des tas de directions sans crainte de mêler les genres. Action, polar, film de gangsters, thriller d’espionnage à la Ennemi d’Éat et même SF sont au programme de ce blockbuster à tiroirs mené sur un rythme trépidant et raconté sans esbroufe, à l’image du dessin ultra-économe et précis de Bellegarde (Nowhere Men).
Au-delà de ses twists malins, cette histoire ne serait rien sans ses personnages et si l’on décèle la marque de Kirkman dans l’importance accordée à la relation père-fils qui lie Tony et Dan, c’est bien l’écriture de Mike Costa qu’il faut saluer dans sa manière de les doter tous deux – ainsi que l’excellent vilain sous influence Double Face – d’une voix et d’une personnalité très convaincantes. Passé sous nos radars mais redoutablement efficace, Furtif s’impose comme une excellente surprise.
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