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Gang of 4 : Winshluss en mode art-défonce

4 juillet 2017 |

couverture-gang-of-fourDepuis son dernier album auréolé au festival de Montreuil, Dans la forêt sombre et mystérieuse, on avait croisé Winshluss (Smart Monkey, Pinocchio, Super Negra) au festival de Bastia où il présentait une exposition, Slow Future. Là-bas, il nous avait aussi annoncé la sortie de son nouveau travail, Gang of 4, petit livret agrafé au prix riquiqui mais au ton toujours aussi déglingué.

Gang of 4 est une coédition Les Requins Marteaux/FRAC Aquitaine, avec un principe simple : une œuvre choisie par Winshluss (Untitled 4 de Diane Arbus, ci-dessous) et interprétée à sa façon en une douzaine de pages. « Cette coédition (…), déploie l’imaginaire contenu dans les œuvres tout en élargissant le regard sur l’art contemporain en général », précise le livret. Rien de très surprenant pour Winshluss dont on connaît l’amour pour l’art en général. WInshluss expose d’ailleurs régulièrement son travail et vend même ses œuvres (galerie Georges-Philippe et Nathalie Valois).

diane-arbus-untitled-4-photographs-gelatin-silver-printGang of 4 n’est donc pas le dernier grand-œuvre de Winshluss, mais plutôt une pause créative où il est question de vengeance, de traque meurtrière, de défi suicidaire et de puissance de dieu. Dans ce qui ressemble vaguement à un bayou, quatre mutants poursuivent des fugitifs sanguinaires en quête de Big Mama, figure protectrice. Mais pour la  rejoindre, il faut d’abord traverser le canyon de la douleur et affronter un phase ventriloque…

L’éditeur les Requins Marteaux évoque une course-poursuite coincée entre La Nuit du chasseur et le comics de genre pour définir ce récit. Qui est surtout un bon défouloir où l’on retrouve les marottes de Winshluss : l’envie de tout détruire avec un humour bien noir, la tentation du chaos et l’horizon de l’apocalypse comme fin probable et souhaitable (« soudain se dresse devant eux un infranchissable mur de ronces… Il porte bien son nom le canyon de la douleur ! Est-ce la fin ?).

À la limite de l’illisibilité, le trait sale et charbonneux de l’auteur est toujours aussi habité par l’imminence du carnage, comme pour mieux détruire toute certitude. Ni dieu ni maître en fait… Un programme punk tout à fait réjouissant.

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Gang of 4.
Par Winshluss.
Collection FRAC – Les Requins Marteaux.  16 x 23 cm, 28 p., 6 €, juin 2017.

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