Garçon manqué
C’est quoi, être une fille ? Porter des robes, jouer à la poupée, glousser à tout bout de champ, s’ébahir devant du maquillage à paillettes ? Et si on préfère les jeans trop larges, les accessoires de SOS Fantômes, le base-ball et les jeux vidéo ? On est quoi ? Un garçon manqué… C’est le calvaire d’une enfance et d’une adolescence à ne se sentir jamais à sa place que Liz Prince raconte dans cet épais volume, plutôt réjouissant.
Avec énergie et sincérité, celle qui s’était fait remarquer avec Tu m’aimeras encore si je fais pipi au lit? explore les questions de genre et de préjugés au sein de la famille, de l’école, de la société occidentale contemporaine. Une société qui fabrique des cases, place ses ouailles dedans et reproduit des schémas bien arrêtés, dont il est très compliqué de sortir. Au risque de devenir marginal, pestiféré. Entre l’autobiographie touchante et l’essai salutaire, Garçon manqué séduit au départ par son discours engagé et son ton enlevé plein d’humour, plus que, il faut bien le dire, par un dessin souvent vraiment trop simpliste. Puis, le récit de vie prend le pas sur le thème principal (notamment les histoires de premiers baisers, pas palpitantes…), et l’intérêt faiblit. Avant de repartir vers des questionnements plus larges et importants sur la fin. L’Américaine Liz Prince s’en sort au final avec les honneurs, maîtrisant globalement bien l’exercice autobiographique et abordant avec courage et pugnacité un sujet toujours sensible.
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