Garrigue #1 **
Par Olivier Berlion et Éric Corbeyran.
Dargaud, 13 €, le 16 mai
Trois pages silencieuses ouvrent l’album. Simples en apparence, elles posent bien l’ambiance, sèche et nerveuse, et révèlent le niveau d’efficacité narrative auquel est parvenu le duo Corbeyran-Berlion, déjà bien rôdé depuis qu’il a commis Sales mioches (Casterman), Lie de vin et Rosangella (Dargaud). Dès l’ouverture, on devine que les non-dits et combines secrètes feront battre le cœur de cette histoire de potes quinquagénaires, arnaquant des badauds au détour d’une partie de chasse. Une seule fois, le plan a mal tourné. Rémi, l’ex-gendarme du groupe, ne l’a pas su à l’époque, mais découvre le dérapage dix ans plus tard et se met à enquêter… Le trait d’Olivier Berlion, réaliste et de plus en plus anguleux, colle parfaitement à cette histoire d’amitié masculine, narrant des trajectoires de vies opposées. Un polar en pleine garrigue qui passe aussi bien qu’un pastis, mais laisse un peu sur sa faim. Qui devrait être comblée par le second tome, publié dans trois mois.
Morgan Boëdec
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