Gauloises
Napolitain, Ciro est un tueur à gages. Un professionnel comme on en fait peu. Il a ça dans le sang depuis qu’il est tout petit et n’a jamais eu peur de se salir les mains. Sarde, Aldo est un ancien boxeur reconverti dans le métier. Intouchables, impitoyables, ils vivent leur vie au rythme des contrats. Une vie solitaire et taciturne. Leur route se croisera suite à la mort de Pupa, ventriloque préféré d’un parrain local. L’avenir décidera de leur sort.
Mazette, on tient sans aucun doute là l’une des plus élégantes BD de l’année ! Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas pris le temps de contempler des planches avec autant d’attention. Entre Lorenzo Mattotti et François Schuiten, les dessins aux pastels et crayons de couleur d’Andrea Serio (Rhapsodie en bleu) sont un émerveillement de technique et de texture. Vaporeux, expressifs, ils évoluent de l’hyperréalisme à l’impressionnisme, quand ils ne sont pas crayonnés.
Surprenant, Gauloises est un récit de règlement de compte comme on en lit peu, même si son environnement et ses personnages feront inévitablement penser inévitablement au Parrain de Francis Ford Coppola ou aux multiples figures mafieuses de Martin Scorsese. Décors, postures, cadrages en disent long. Leur incroyable élégance subliment l’ambiance posée par Igort. Court, poétique, tragique et froid comme la glace, son roman noir avance piano piano. Silencieux, pesant, son climat taiseux s’accorde parfaitement avec ces deux mafieux imperturbables, imposants. Accompagnées par des narratifs assertifs, les merveilleuses planches bleutées content leur vie dans une atmosphère envoûtante.
Traduction : Hélène Dauniol-Remaud
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