Géant et le fâcheux rendez-vous
Géant, c’est un surnom moqueur. Car ce petit gars à la tête carrée est plutôt de la catégorie avorton quand il s’agit de faire la bagarre. Pas grave, Géant est philosophe et compte sur son charme naturel pour séduire la jolie Donna. Et c’est presque chose emballée quand une immonde et immense créature, pleine de dents et d’yeux, avale la jeune femme. Géant va alors prendre son courage – et sa moto, qui se transforme en épée, allez savoir pourquoi – à deux mains pour aller sauver sa dulcinée.
Voilà une curieuse aventure, entre le conte initiatique, l’épopée fantasy et le jeu vidéo, par l’auteur danois de Tilt. Avec son petit format à la mise en page toujours très lisible, peu chargée en texte, cet album s’adresse à un large public, dès 9 ans, pour peu qu’on ne soit pas dégoûté par les monstres suintants et les tronches déformées – le trait de l’auteur est distordu à souhait. De toute façon, Rune Ryberg opte pour des couleurs très flashy pour ne pas faire tomber son histoire dans une quête glauque, mais bien rester dans un esprit (vidéo-)ludique. La résolution de l’intrigue est d’ailleurs simple : un combat contre un gros boss, qu’on pourra prendre comme une métaphore de l’acquisition d’une certaine maturité et de confiance en soi, ou simplement comme une duel musclé et spectaculaire. Quoi qu’il en soit, Géant et le fâcheux rendez-vous est un divertissement sobre et efficace, sans prétention, juste fun. Une plutôt bonne pioche par le petit éditeur Les Aventuriers de l’étrange, qui ont lancé un financement participatif pour sauver leur jeune structure, déjà en difficulté.
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