Doit-on encore présenter George Sand ? Autrice libre et révoltée qui a marqué le XIXe siècle, un temps où être une femme libre des conventions était bien plus difficile qu’aujourd’hui. Hormis ses oeuvres sises dans son Berry natal – La Petite Fadette, La Mare au diable –, on retient encore aujourd’hui son affranchissement des bienséances, ses amours assumés (Musset, Chopin…), ses tenues masculines et son engagement politique envers la démocratie, notamment pendant la IIe République, où elle fut la plume du ministre Ledru-Rollin. Si elle a fréquenté Paris et a voyagé en Europe, son coeur appartient à sa demeure de Nohant, dans cette campagne berrichonne, au point où cette maison est aujourd’hui associée à sa personne pour toujours.

L’album de Chantal Van Den Heuvel et de Nina Jacqmin (La Mystérieuse Affaire Agatha Christie) revient sur cette vie en plaçant Nohant au centre, comme une pierre angulaire de la vie de l’autrice, comme un point d’ancrage face aux tumultes de son existence. Si la modernité de Sand est largement évoquée, l’album apparaît comme un exercice de style plutôt sage, autant par la narration – beaucoup de dialogues trop attendus – que par le dessin, qui cumule les saynètes en cases resserrées, dans une mise en scène trop classique, sans rupture et avec effet de répétition un peu ennuyeux. Le fait que ce soit une BD associée au Centre des Monuments nationaux explique peut être en partie ce choix narratif, et l’impression créée.

À cet album informatif mais peu mémorable, sur une femme aussi passionnée que passionnante, on préfèrera le style plus enlevé et moderne de Kim Consigny dans George Sand, fille du siècle, une BD sortie également au printemps, chez Delcourt.