Georges Clooney est de retour ! Le justicier au costume rouge, aussi vulgaire qu’un mauvais clip de r’n’b et aussi obsédé qu’un ado solitaire, revient pour une nouvelle aventure tordue et mal orthographiée. Avec au menu : des double-cheese, un knacki robotisé, un financement participatif, des chromosomes de chèvres lourds à porter et une opération plastico-urologique du meilleur effet.

Grâce à son terrible effet de surprise, le premier tome de Georges Clooney nous avait bluffés, par son humour gentiment trash zizi-caca, ses silhouettes mal coloriées aux feutres et la tonalité unique de ses textes (plus débiles et vulgaires, tu meurs — mais c’est tellement drôle!). Comment Philippe Valette allait-il réussir l’exploit de nous faire hurler de rire une deuxième fois avec le même concept ? Eh bien, en faisant la même chose, mais sur un mode légèrement plus calme. Pas assagi non plus, mais un peu plus posé, mieux dosé. Ce n’est pas l’avalanche de vannes délicieusement pourries comme dans le premier opus, mais des situations drolatiques amenées avec un tout petit peu plus de finesse et de temps, toujours dans un système ultra-rapide de deux cases par page, ainsi toujours qu’une répartie délectable dans les dialogues. Philippe Valette triture son univers avec pas mal d’autodérision, utilisant par exemple les fautes d’orthographe (sa marque de fabrique) comme un ressort scénaristique. Côté dessin aussi, il propose des choses différentes (on ne vous dit rien, surprise), évitant ainsi la lassitude. Voilà donc un second opus aussi hilarant que le premier, dont seul le prix – près de 30 € pour 350 pages tout de même vite lues – reste en travers de la gorge.