Ghost in the Shell – Stand Alone Complex #1 *
Par Yu Kinutani. Glénat, 10,75 €, le 3 juillet 2013.
Un volume paru sur 5 (série en cours au Japon)
Dans un futur où l’informatique et la technologie règnent en maîtres, la Section 9 de la Sécurité publique est une unité d’élite luttant contre le cyberterrorisme. Dépêchée sur les lieux d’une prise d’otages, l’équipe du major Kusanagi se retrouve rapidement mêlée à une affaire d’ampleur internationale…
Maintes fois exploitée, la licence Ghost in the Shell se décline ici à travers l’adaptation papier de Stand Alone Complex, célèbre série animée des années 2000. Aux commandes, pas de Masamune Shirow – créateur du manga originel – mais un Yû Kinutani (Leviathan) qui fait étalage de ses talents. Pleines pages et cases géantes sont donc au programme de ce premier tome, dont le dessinateur se montre capable d’un trait détaillé, dynamique et riche en trames. Malheureusement, cet évident point fort joue en défaveur du récit: concrètement, Stand Alone Complex ressemble davantage à une démonstration technique qu’à ce que l’on attend d’une bande dessinée. L’action est exagérément découpée, trop de cases se suivent en racontant la même chose et, d’une manière générale, tout semble viser l’éclat au détriment du propos. Difficile de se passionner pour ces personnages survolés et cette intrigue simpliste, qu’une succession de chapitres courts et dilués peine à porter. Le contexte d’anticipation ouvre pourtant de fascinantes questions… mais celles-ci s’avèrent peu mises en valeur, là encore au profit des prouesses martiales et autres déploiements militaires. Un traitement aux antipodes de l’approche métaphysique des films de Mamoru Oshii, autre exploitation du matériau Ghost in the Shell.
Sitôt lue, sitôt oubliée, cette première affaire – qui aurait pu tenir en deux fois moins de pages – n’est à conseiller qu’aux amateurs de gunfights futuristes… ou de cyborgs en tenues moulantes.
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