Giacomo Foscari #1 **
Par Mari Yamazaki. Rue de Sèvres, 12,50 €, le 11 septembre 2013.
Un volume paru sur un (série en cours au Japon)
Enfant de la Venise des années trente, Giacomo Foscari a enseigné l’Histoire occidentale dans la Tokyo des années soixante. Aujourd’hui retraité, il se retourne sur les périodes clés de sa vie, marchant dans un Japon qui a bien changé.
D’emblée, on retrouve la patte graphique lumineuse de Mari Yamazaki (Thermae Romae, PIL), à la trame pâle et au trait économe. Son aspect figé, aussi, qui rappelle cette élégance propre aux statues antiques… mais contrecarre toute tentative de dynamisme. Qu’à cela ne tienne, Giacomo Foscari est un récit de vie posé et presque méditatif qui, malgré quelques intrigues énigmatiques, repose avant tout sur sa peinture d’époque(s) et sur sa galerie de personnages. Ici, l’auteure nous promène entre l’Italie pré-fasciste et le Japon intellectuel du vingtième siècle. Un voyage qui s’accepte volontiers, à condition d’adhérer au romantisme quelque peu poseur qu’installe Yamazaki à coups d’opéras italiens, de dieux romains et d’un large parterre d’esprits bohèmes. Hautes en couleur, les relations de Giacomo se découvrent avec plaisir et amusement – le personnage de Tabé est particulièrement savoureux –, tandis que l’homosexualité présumée du héros se devine avec pudeur, venant corser ses liens sociaux. En filigrane, discrets mais bien réels, s’esquissent quelques drames humains comme chaque vie peut en connaitre.
Oui, ce premier livre de Giacomo Foscari est une très belle photographie. Qui se contemple, qui peut faire rêver, et probablement pas beaucoup plus, mais c’est déjà suffisamment rare pour être apprécié.
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