Giant #2
Début des années 1930. Giant, immigré irlandais, s’évertue à bâtir ces tours d’acier qui feront de New-York un mythe. Inquiet, il n’a plus de nouvelles de Mary Ann, la femme de son ex-collègue décédé après une chute fatale. Et pour cause, une lettre semble avoir été perdue. Elle l’informait de l’arrivée imminente de Mary Ann et ses enfants, en quête d’un mari ou d’un père qu’ils croient encore vivant. Giant, coupable d’un grave mensonge, va être confronté à un passé qu’il voulait justement taire, à défaut d’oublier.
Deuxième et dernier tome de Giant, BD hommage aux ouvriers immigrés de la Grosse Pomme, qui ont donné de leur personne pour toucher du doigt le rêve américain. Et ne trouver finalement que misère et espoirs déçus. Si l’immersion et l’hommage fonctionnent bien, c’est en partie grâce au très beau dessin de Mikaël aux tons sépias, précis et sans fausse note pendant plus de 100 pages. Il faut voir ces perspectives vertigineuses et spectaculaires, symboles d’espoir transformés en désillusions, à l’image de la chute mortelle de l’ouvrier irlandais. On avait toutefois une crainte, confirmée par le second tome. Le scénario tourne parfois à vide, les dialogues, un peu lourds, masquant mal un scénario sans grande surprise. Les scènes de rencontre avec la veuve ou l’évocation du passé de Giant sont ainsi expédiées et, du coup, l’émotion et la crédibilité de l’ensemble en prennent un coup. Si ce diptyque reste d’une lecture agréable, on ne le gardera toutefois pas en mémoire longtemps.
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