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Gideon Falls #1

3 décembre 2018 |
SERIE
Gideon Falls
ALBUM
La Grange noire - 1
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
COLLECTION
PRIX
10 €
DATE DE SORTIE
02/11/2018
EAN
B07D5185H9
Achat :

Un homme revêtu d’un masque anti-pollution écume les décharges d’une grande métropole à la recherche de débris qu’il archive dans des bocaux méticuleusement étiquetés. Norton Sinclair a définitivement perdu la raison, c’est que pense sa psy. Mais la fameuse grange noire, objet de toutes ses obsessions, et dont il ne cesse de prophétiser et craindre la venue, n’est peut-être pas que le fruit de sa psyché fragile. Ailleurs dans un patelin rural, le père Fred, fraîchement débarqué dans sa nouvelle paroisse de Gideon Falls, découvre qu’elle se trouve au cœur des superstitions locales, réactivées par la survenue de meurtres particulièrement violents.

gideon_falls_image1Omniprésent et, pourtant, jamais là où on l’attend, Jeff Lemire inaugure une nouvelle série d’un genre qu’il n’avait jusqu’ici jamais abordé : l’horreur. Et comme toujours, il le fait à sa manière, sans se départir de son bagage auteur, préférant aux gros effets de manche, faire monter crescendo le malaise avant de basculer dans la terreur. La grange noire de Gideon Falls est une forme pure et mouvante du mal, qui apparaît subitement dans des visions terrifiantes à la poignée d' »élus » qui en sont victimes. Certains d’entre eux se surnomment les « laboureurs » et partagent les informations depuis près d’un siècle. Terreau fertile pour déployer une séduisante mythologie qui n’a rien à envier à celle des grandes séries TV à clé. Lemire puise abondamment dans la grammaire des grands feuilletons à suspense pour rendre Gideon Falls addictif. Mais le créateur de Trillium connaît et aime trop la BD et ses possibilités infinies pour se contenter de livrer un prêt-à-filmer à destination de l’inévitable adaptation qui devrait suivre.

Avec son partenaire au dessin, son collaborateur de longue date Andrea Sorrentino (Green Arrow), ils ne se sont pas économisés pour faire de Gideon Falls une expérience de lecture unique. Si l’on pense souvent à la très bonne Outcast pour le cadre rural et le même sérieux dans la manière de traiter le genre horrifique, Gideon Falls pousse plus loin le champ de l’expérimentation narrative et graphique. Sorrentino, dont le trait asséché à l’extrême devient parfois fiévreux, déploie des trésors d’ingéniosité pour traduire sur la page les méandres tortueux de l’esprit de Norton et les pertes de repères que se mettent à subir les très rationnels Père Fred et Dr Xu, la psychiatre. Chaque matérialisation de la grange est un coup de tonnerre, auquel le coloriste Dave Stewart, très inspiré, donne un surcroît d’écho par l’ajout d’arrière-plan rouges saisissants. Certaines planches sont d’une inventivité folle et, si ce premier tome de Gideon Falls démarre fort avec des partis pris audacieux dès les premières pages, le meilleur est pour la fin avec un chapitre final complètement dingue dans ses découpages et les visions dantesques qu’il propose. Le coup de théâtre final ouvrant en outre des perspectives assez vertigineuses pour la suite, impossible de ne pas prendre rendez-vous pour le tome 2.

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