Gisèle & Béatrice **
Par Benoît Feroumont. Dupuis/Aire libre, 18 €, le 6 septembre 2013.
Comme bien des femmes dans la jungle de l’entreprise, Béatrice est victime de harcèlement de la part de son fauve de patron. La promotion qu’elle mérite? Il faudra la conquérir sur le canapé. Et encore, rien n’est promis. Elle décide alors de tendre un piège au concupiscent cadre supérieur et de lui réserver une copieuse surprise (attention, à partir de là, on est un peu obligé de révéler le rebondissement du début): Béatrice est armée d’un pénis et d’une potion qui transforme le boss en une soumise petite femme…
Davantage qu’une bande dessinée érotique, comme le suggère le sticker en couverture « contenu coquin pour adulte coquin », Gisèle & Béatrice est un ouvrage sur la domination et le plaisir qu’on peut en retirer. Car le piège de Béatrice commence, tout de même, par un viol, suivi d’une séquestration machiavélique. Mais la suite tend à montrer que le supplice de l’homme prisonnier d’un corps de femme se transforme en jouissance…
Le parti-pris est audacieux, d’autant que le dessin presque cartoon de Benoît Feroumont – habitué des pages de Spirou avec Le Royaume – crée un décalage troublant. Néanmoins, on peine au final à saisir la portée de la violence de certaines séquences et de son alternance avec des moments excitants ou humoristiques. L’auteur semble ne pas vouloir choisir entre nouvelle purement érotique (les coïts sont finalement peu nombreux), huis clos absurde et farce sociétale. Et c’est un peu frustrant.
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