Gloutons & Dragons #1
Passés à deux doigts de la catastrophe, Laïos et son équipe sont sortis in extremis du labyrinthe. Mais il faut y retourner : leur camarade magicienne s’y trouve encore, coincée dans l’estomac d’un dragon… Problème : les aventuriers du donjon crèvent la dalle ! Pas le choix, il va falloir chasser et cuisiner les monstres. Heureusement, Le Guide gourmand du labyrinthe et un nouveau compagnon, Senshi le nain gastronome, les épauleront dans cette quête périlleuse.
L’éditeur présente Gloutons & Dragons comme « le manga qui invente la gastronomic fantasy ». Manque de bol, l’épique et épicé Toriko est déjà passé par là et il surclasse largement, en termes de folie culinaire, le titre de Ryoko Kui. Non, la vraie singularité de Gloutons & Dragons se trouve plutôt dans son ambiance de jeu de rôle à l’ancienne, parfaitement retranscrite et relevée par un savoureux décalage. L’auteure prend son sujet à coeur, elle dessine et décrit les archétypes du genre avec amour et minutie, tout en y ajoutant un humour subtil, au dosage millimétré – chez elle, les fondations de l’heroic fantasy n’en ressortent pas moquées mais célébrées. Si Laïos ressemble à un guerrier iconique, par exemple, il cache un flegme assez peu chevaleresque… et une obsession fétichiste pour les créatures du dédale ! Son but est de goûter, sentir, toucher, lécher tout et n’importe quoi. Évidemment, Laïos est incompris. Et évidemment, c’est très drôle !
Gloutons & Dragons a énormément de charme. L’interaction entre les personnages, le dessin léger mais précis, le sens de l’aventure : tout fonctionne. Peut-être manque-t-il juste un peu d’ambition narrative pour nous retenir sur la longueur. En l’état, chaque chapitre correspond à une étape dans le donjon, menant systématiquement à la création d’un nouveau plat. On ne s’en lasse pas encore mais il faudra varier la recette dans les prochains volumes.
DUNGEON MESHI © 2015 RYOKO KUI / KADOKAWA CORPORATION ENTERBRAIN
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