Gokusen #1-3
Couettes, lunettes, survêt’ : elle ne paie pas de mine, Kumiko, la nouvelle prof principale d’une classe de racailles dans ce «lycée-poubelle» pour garçons. Sauf que voilà, la jeune femme est héritière du clan Kuroda, une famille éminemment respectée dans le milieu gokudô. Autrement dit, c’est une yakuza ! Mais ça, c’est un secret. Car pour gagner sa vie honnêtement, elle va devoir cacher son tempérament de feu, les gueules cassées qu’elle fréquente… et sa maîtrise suprême des arts martiaux !
Irrésistible ! Gokusen est typiquement le genre de titre qui ne repose pas sur grand chose – une idée, de l’humour, quelques traits typés josei – mais dont le charme ravage tous les petits doigts sur son passage. Impossible de ne pas s’attacher à cette batterie de personnages hauts en couleurs, que ce soit la collègue nympho, le grand-père chevaleresque ou les délinquants aussi nazes qu’affectueux… et puis cette héroïne hilarante, évidemment, un brin inadaptée socialement – sa langue dérape souvent vers un lexique de yak’ bourru – et dont le décalage entre le comportement à l’école et en privé est absolument délectable. Surtout quand, rentrée au bercail, ses subordonnés au dos tatoué veulent «coller une balle dans le buffet» de «ces petits cons qui manquent de respect à la patronne» !
Naturellement, on pense à un Great Teacher du nom d’Onizuka. Mais là où Tôru Fujisawa se plaçait du côté de l’identification adolescente, Kozueko Morimoto aborde et caricature un quotidien d’adulte – certes pas beaucoup plus glorieux ! – ; elle s’adresse plutôt aux lecteurs (et lectrices, josei oblige) ayant pris de l’âge depuis GTO. D’un rare génie comique et parfois même touchant, livré selon un rythme mensuel appréciable (15 tomes prévus), voilà un immanquable de l’automne 2014.
GOKUSEN © Kozueko MORIMOTO / SHUEISHA Inc.
Publiez un commentaire