Pompéi, Ier siècle après JC. Lucius n’a qu’un dernier combat à remporter avant de quitter l’arène au faîte de sa gloire. Gladiateur puissant et arrogant, il s’imagine déjà s’asseoir à la table des puissants. Mais un politicien pervers va lui opposer un guerrier encore plus massif et sanguinaire, et Lucius y laissera son bras droit. Ainsi qu’une part de sa dignité et toutes ses illusions. Se relever pour se venger sera long et éprouvant. Et pendant ce temps-là, un étrange homme, adepte de la nouvelle religion professée par Jésus, prétend être immortel…

Une bonne tonne de muscles, une large rasade de sang, des amphores de complots et de coups bas, le tout épicé par une pointe de fantastique nimbé de spiritualité. Et le résultat emballé dans le décor clinquant de l’Empire romain. Voilà l’idée audacieuse et risquée de Laurent-Frédéric Bollée et Didier Alcante (La Bombe) pour cette trilogie qui démarre de manière très efficace. En effet, pour peu qu’on goûte aux blockbusters de genre, avec ses scènes choc, ses personnages archétypaux, et son mystère savamment entretenu, et qu’on accepte les mélanges de genres entre Histoire, action et fantastique, Golgotha remplit très bien son rôle : divertir sans prendre la tête ni ennuyer, et faire monter la tension au fil des pages de cette histoire ahurissante. Et le dessin, marqué par les années 1980, d’Enrique Breccia (Les Sentinelles) est à l’avenant : massif, outrancier, à la limite de la caricature, il colle parfaitement à l’univers. On ne boude donc pas un plaisir de lecture, un peu régressif certes, mais réel.