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Green Blood #1-2

8 janvier 2014 |
SERIE
Green Blood
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
7.65 €
DATE DE SORTIE
09/01/2014
EAN
2355926131
Achat :

3 volumes parus sur 5 (série terminée au Japon).

Tout le monde est d’accord pour lutter contre la pensée unique ! Mais il n’est pas si facile d’être seul contre un avis général portant aux nues une œuvre déjà proclamée culte par certains. Été 2013 : Green Blood, par l’auteur du magnifique Rainbow, se présente comme LE blockbuster de l’éditeur Ki-oon. Campagne d’affichage parisienne et télévisuelle, louanges des médias et des lecteurs enthousiastes… Lorsqu’enfin le manga arrive à la rédaction de Bodoï, les deux rédacteurs mangas du staff se regardent gênés. Interrogations, débats… Et au bout, un constat : Green Blood est un manga qu’on aurait aimé adoré (comme tout le monde, donc).

green_blood_image1Fin du XIXe siècle à Manhattan, différents gangs s’affrontent. L’un d’eux emploie Grim Reaper, un tueur à gages implacable dont personne ne connaît l’identité. Ce n’est pas un justicier, ni un salopard, c’est un survivant qui prend soin de son petit frère. Un frère qui ne connaît rien des activités monstrueuses de sa famille. Difficile de garder la tête haute dans la fange qui ronge une ville prête à imploser ! Tout semble donc réuni pour créer un classique en devenir: un cadre historique clairement inspiré par Gangs of New York de Scorcese, un graphisme somptueux, quasi maniaque, et une mise en scène épique pour des personnages-icônes ! Alors, pourquoi cela ne fonctionne-t-il qu’à moitié ?

Respectant un cahier des charges strict entre western spaghetti et film de malfrats, Green Blood est au final très classique dans son fond, voire académique. Un académisme flamboyant certes, mais qui cherche encore cette étincelle, cette originalité pouvant donner au manga un autre aspect que celui d’un mille-feuilles empilant les références sans jamais réellement les transcender. À l’image de certains blockbusters très coûteux du cinéma américain actuel, Green Blood ne prend presque jamais de risques en essayant de plaire à tout le monde.

De plus, ce qui est exceptionnel pour un lecteur nippon se révèle ici très classique pour un lecteur français élevé aux Blueberry et autres Sergio Leone. Ce qui aurait pu être intéressant, c’est un petit plus « typiquement japonais » faisant la différence. D’autres ont réussi comme Itô Akihiro avec Belle Starr, un western « over the top » et apocalyptique où les cowboys se tirent dessus à coups de canon et défoncent des villes entières en faisant dérailler des trains ! On peut citer encore Nakazaki Tow avec son Et Cetera, un western mélangeant magie, steam punk et humour.

Restent des scènes d’action rondement menées (mais déjà vues ailleurs), rehaussées tout de même par quelques moments d’émotions convaincants, un rythme haletant, une esthétique magnifique et enfin un superbe cliffhanger en fin de second volume. C’est bien. Pas grandiose. Mais c’est bien. Ainsi, si vous cherchez un « vrai » western à l’occidentale qui respecte les codes du genre, sans « exagération », sale, documenté, somptueux : Green Blood fera votre bonheur. Si vous recherchez une pointe de folie, une étincelle que l’on ne retrouve que dans la pop culture asiatique… Essayez quand même, on ne sait jamais…

Kara

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