Guernica
Guernica : à tout jamais ce village basque, lové dans les collines vertes, restera synonyme de désolation et de morts. En 1937, alors que la guerre d’Espagne a éclaté depuis un an, une attaque aérienne sans précédent, coordonnée par Hitler et Mussolini, alliés funestes de Franco, ravage le village, un jour de marché, le bombardant sans relâche. Guernica, c’est aussi le nom d’une des oeuvres les plus célèbres de Picasso qui a su capter, depuis Paris, l’horreur vécue par son peuple.
Bruno Loth offre un instantané de ce malheureux jour : une mère et son bébé, une vieille qui pleure ses fils, partis à la guerre, un garçon et son père, berger, venu vendre le bétail en ce jour de marché, un soldat républicain qui tombe amoureux… C’est toujours avec la même volonté de raconter la guerre, à hauteur d’hommes, qu’il déploie, dans un format à l’italienne, des dessins d’une belle simplicité et humilité, colorisés adroitement par son fils, Corentin, qui apporte un joli effet à l’oeuvre de son père, souvent caractérisée par une bichromie assumée.
Les thèmes de prédilection de Bruno Loth sont présents : la guerre – les deux tomes d’Ouvrier – et, en particulier, celle d’Espagne -– Ermo, Dolorès. Il met ce récit en parallèle avec le cheminement artistique de Pablo Picasso et la création de son chef d’oeuvre, Guernica. En fin d’ouvrage, un témoignage de rescapé ajoute à la volonté de créer un ouvrage de mémoire, pour ne pas oublier que la folie meurtrière du XXe et de la Seconde Guerre mondiale s’était déjà manifestée, le 26 avril 1937, à Guernica.
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