Hamlet 1977 **
Par François Ravard et H.R. Vaughn. Casterman/KSTR, 16€, janvier 2010.
Hamlet est désabusé, amer, semble en fuite. Il revient dans sa ville pour enterrer son père, un parrain de la pègre. Nous ne sommes pas au Danemark, mais dans une grande ville américaine. Pour le reste, Shakespeare est convoqué en permanence. La mère du héros va épouser son ex beau-frère, une certaine Julie tient le rôle de la fragile Ophélie, et on retrouve même le fidèle Horatio (Horace). Assassiné par intérêt par son propre frère, le géniteur d’Hamlet se manifeste dans la peau d’un fantôme, et dialogue régulièrement avec son rejeton. Qui lui lance d’ailleurs: « Ton truc, ça va mal se terminer, pire que dans une tragédie de boulevard… »
Réinterprétation sans prétention du drame shakespearien, cette bande dessinée a deux atouts. D’abord le ton ironique du scénario – signé H.R. Vaughn, (« Le pseudonyme choisi par un jeune scénariste français jusque là connu pour ses albums emprunts d’ambiances celtes et fantasy », précise le communiqué de presse). Ecrit de manière plutôt alerte, le récit est mis en image par François Ravard, qui use d’un trait élégant, dans un noir et blanc rétro très agréable. L’ensemble pourrait totalement séduire, n’était un refus un poil agaçant de ne pas assumer totalement l’adaptation d’un monument littéraire. Car Hamlet justifie son prénom par le goût de son père pour le théâtre de son père, et se réfère régulièrement à Shakespeare, rendant ce qui lui arrive totalement improbable (connaissant la pièce, il la revit sans même se questionner ou arrêter l’enchaînement d’événements dramatiques?). La mise en abîme gomme alors l’ingéniosité de l’album. Dommage.
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Hamlet 1977 n’est ni un plagiat, ni un « copié/collé », ni un remake ! Ce qui est rare actuellement dans le monde de la bd comme dans celui du cinéma.
« S’attaquer » à cette oeuvre intemporelle est une gageure bien risquée mais pour ma part j’ ai été bluffée! Bluffée par l’écriture et la singularité du scénario. Bluffée par la justesse des dessins qui sert la musique interne de ce roman noir.
Je ne sais plus quel auteur disait que, en manque d’inspiration, il lui suffisait de chercher dans sa bibliothèque pour en trouver. Il a oublié de préciser l’importance du talent.
Hamlet en est un exemple édité! -
Hamlet 1977 n’est ni un plagiat, ni un « copié/collé », ni un remake ! Ce qui est rare actuellement dans le monde de la bd comme dans celui du cinéma.
« S’attaquer » à cette oeuvre intemporelle est une gageure bien risquée mais pour ma part j’ ai été bluffée! Bluffée par l’écriture et la singularité du scénario. Bluffée par la justesse des dessins qui sert la musique interne de ce roman noir.
Je ne sais plus quel auteur disait que, en manque d’inspiration, il lui suffisait de chercher dans sa bibliothèque pour en trouver. Il a oublié de préciser l’importance du talent.
Hamlet en est un exemple édité! -
personne.
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personne.
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Je rejoins Luciole sur l’idée, n’est-il pas un peu absurde de dire d’une adaptation qu’elle n’est pas assumée alors même que cette dernière reprend le titre de l’original??
Surtout lorsqu’il s’agit d’une adaptation très libre comme celle-ci? -
Je rejoins Luciole sur l’idée, n’est-il pas un peu absurde de dire d’une adaptation qu’elle n’est pas assumée alors même que cette dernière reprend le titre de l’original??
Surtout lorsqu’il s’agit d’une adaptation très libre comme celle-ci?
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