Happy!
Un conte de Noël chez les mafieux et les pervers. Voilà quel pourrait être le slogan de ce one-shot imaginé par le Britannique Grant Morrison (Les Éternels, Joe l’aventure intérieure, Flex Mentallo, et qui a oeuvré sur Batman, Superman, etc.). On rencontre ainsi Nick Sax, ex-flic allumé devenu tueur à gages, pris au piège par un clan de gangsters. Puis arrive Happy, étrange créature aux allures de peluche, mini-cheval ailé bleu. Qui n’est pas une hallucination, mais l’ami imaginaire d’une gamine kidnappé et en grand danger, venu tirer Nick de sa descente aux enfers et rallumer la flamme de bonté dans son coeur. Une mission compliquée.
Si la plume bavarde de Morrison se laisse parfois aller à quelques longs discours sur la mocheté de la vie, force est de constater que l’auteur s’est réfréné dans ce registre et n’a pas (trop) cédé aux envolées lyriques sur le « pouvoir de la vie ». Heureusement, car ce récit d’une rédemption est déjà limite niveau bons sentiments. Mais avec Darick Robertson aux pinceaux (inoubliable dessinateur de Transmetropolitan), le côté noir de l’histoire prend une véritable épaisseur, et les éclats de violence hissent l’album bien au-dessus de la bluette pour les fêtes. On déguste donc ce savant cocktail avec un certain plaisir, pour ce qu’il est: une histoire pas révolutionnaire mais bien racontée, portée par un dessin musclé. Plutôt happy, donc.
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