Happy endings
Le temps de trois récits courts, Happy endings met en scène trois couples. Deux étudiants qui se retrouvent pour peindre et oser poser nu, deux voyageurs spatio-temporels qui débarquent dans la France des années 2000, et deux garçons qui trouvent un emploi saisonnier dans un cimetière. Qu’ont-ils en commun ? Pas grand-chose, si ce n’est qu’ils sont à un tournant de leur existence et qu’ils s’apprêtent à vivre un « happy ending ».
Les enfants avaient déjà pu apprécier le trait de Lucie Bryon dans Les Enquêtes des enfants capables et Mini-maîtresse, mais nombre de lecteurs actuels avaient découvert son travail avec sa bande dessinée ado-adulte Voleuse. Il faut dire qu’en plus de s’adresser à une nouvelle et plus large cible, cette BD a également permis à Lucie Bryon de prendre son envol en montrant ses capacités de scénariste. Elle nous revient aujourd’hui en tant qu’autrice complète avec un recueil dans lequel on retrouve immédiatement les émotions qu’elle arrive à faire passer au travers de ses histoires et de ses personnages, tout comme sa patte graphique si charmante et empathique. Publié dans un format identique à celui de Voleuse, cet album comprend cette fois-ci une jaquette amovible, signe évident de l’amour de son autrice pour le manga.
Bercées par leur pureté et leur bienveillance communicative, ses tranches de vie font un bien fou tant elles représentent une bouffée d’air frais dans le paysage éditorial. Agrémentée de romance et de bons sentiments, chaque histoire se parcourt le sourire aux lèvres et les yeux qui pétillent. Dans la même veine que ce que parvient à transmettre Keigo Shinzō dans sa série Hirayasumi, ses histoires feel good sonnent parfaitement juste et sont un régal de simplicité et de douceur. Son dessin sensible et suave au charme inouï s’agrémente d’une légère et minutieuse colorisation pastel, ainsi que d’un jeu de trame délaissant les nuances de gris pour emprunter des myriades de points à ses autrices et auteurs japonais préférés. Juste de quoi faire entrer en parfaite résonance le fond et la forme dans une harmonie quasi thérapeutique.
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