Hello Fucktopia
Mali est une jeune étudiante en arts plastiques, qui s’ennuie à la fac, allume les mecs dans les cafés pour se faire payer des verres, se met minable dès que possible et refuse d’enlever ses gros écouteurs rouges de ses oreilles. Une jeune femme en quête d’indépendance mais en manque cruel de repères, d’affection et de confiance en soi. Et qui, malgré la solide amitié qu’elle entretient avec Stéphane et Thémis, se sent désespérément seule…
Sorte de prequel à l’autofiction Maliki, Hello Fucktopia est un récit sur la post-adolescence et le toujours délicat passage à l’âge adulte, période qui implique souvent instabilité affective et excès en tous genres (alcool, champignons hallucinogènes…). Son auteur, Souillon, un garçon, faut-il encore le préciser, portait cette histoire en lui depuis longtemps sans trouver le bon moyen de l’aborder. Il semble avoir déniché la solution, car son « véritable conte de fées » (comme son sous-titre l’indique) est cohérent et bien rythmé, et soutenu par un dessin léché et dynamique qui s’est bien approprié certains codes du manga. Vrai bémol tout de même : une histoire qui manque de profondeur et d’originalité. Car il a beau être joliment sincère et crédible, cet album se limite à décrire les états d’âme d’une jeune adulte qui se cherche et finit par faire la paix avec elle-même, sans aller bien au-delà. Peut-être ruminé trop longtemps, ce projet semble dès lors manquer d’un poil de fraîcheur et d’un petit quelque chose de magique pour faire pétiller un scénario plutôt drôle et enlevé. On aurait aimé l’adorer, mais Hello Fucktopia, bien que véritablement attachant, n’est pas assez tripant.
Publiez un commentaire