Par Edouard Cour. Akileos, 18,30 €, le 7 juin 2012.

Hercule, Herakles en grec, a du pain sur la planche. Douze travaux pour être précis. Vaincre le lion à la peau impénétrable, terrasser l’hydre de Lerne, capturer la biche de Cérynie, nettoyer les écuries d’Augias… Les exploits du héros mythologique ont été maintes fois contés. Mais, cette fois, le ton est différent.

Pour sa toute première BD, Edouard Cour opte pour l’humour, mêlé à la violence. Herakles est une brute. Il exécute ses travaux comme on coupe du bois, parce qu’il faut bien le faire. Bien que drôle et décalée, la fable est assez sombre. Avec un dessin puissant, en ocre et pourpre, et des dialogues minimalistes, le jeune auteur livre une histoire sanglante et une très belle épopée. Un bémol cependant : on pourra regretter le manque d’éléments sur le passé d’Herakles, ou d’explication sur le pourquoi de ces travaux forcés. Peut-être les réponses viendront-elles dans les prochains tomes… Les connaisseurs du mythe pourront, eux, recoller les morceaux.

Le fils de Zeus apparaît ici comme un véritable demi-dieu, c’est à dire un demi-homme. Sa violence est implacable, comme une colère divine. Mais l’instant d’après, c’est comme un homme qu’il pleure.

Céline Bagault

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