Hey Djo !
Cette année, au lieu de traîner à la maison ou dans le quartier avec ses copains, Djo passera une partie de l’été sur les routes. Plus précisément, dans la cabine du poids lourd de son chauffeur de père ! En effet, c’est la maman qui l’a décidé : ces deux-là ne se voient pas souvent, ne se connaissent pas assez, et avant que l’adolescence ne les éloigne définitivement, il faut qu’ils se rencontrent enfin. Voilà donc le papa et le rejeton partis pour 10 jours de livraison, de la Belgique à l’Auvergne. Où ils croiseront des routiers polonais, des routiers misogynes, des routiers chaleureux, mais aussi des prostitués sympathiques, des migrants désespérés et des vieilles dames solitaires. Mais surtout, ils apprendront à se connaître, un peu au moins.
La scénariste Marzena Sowa (Marzi, N’embrassez pas qui vous voulez…) a un sens de la concision narrative rare. Encore dans ce one-shot, son découpage se veut sobre et lisible, sans aucune fioriture, pour mieux laisser vivre et évoluer ses personnages. Ses dialogues précis, où chaque mot et chaque virgule comptent, restent très vivants et touchent juste. Pourtant, elle semblait un peu tirée par les cheveux, cette histoire, au départ. Mais non, grâce à ce scénario soigné et sincère, porté par la ligne ronde et légère de Geoffrey Delinte (La Grande Métamorphose de Théo), Hey Djo ! possède tout ce qui fait un bon album : de l’émotion, de l’humour, des surprises voire du suspens, et des protagonistes qu’on aime apprendre à connaître et à apprécier. Et en plus, sous ses dehors de roman graphique sérieux, il est une excellente lecture pour les ados en quête d’émancipation, comme pour leurs parents. Car ils parlent avec justesse de leur relations, pas toujours faciles.
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