Par Clarke. Dupuis, 11,50 €, le 3 avril 2009.

Le plus dur, c’est pas la chute, c’est l’atterrissage, paraît-il. Un adage qui s’applique à peu près à la bande dessinée d’humour: la chute est le point culminant du gag, plus ou moins savamment amenée quelques cases avant. Mais la question que pose Clarke avec ses Histoires à lunettes est la suivante: le plus drôle, est-ce forcément la chute? À lire ce volume intitulé Le Monde est flou, rien n’est moins sûr.

En effet, ce qui fonctionne le mieux dans cette compilation de gags en une page, c’est justement leur compilation. Car Clarke parvient à brosser en quelques cases seulement des univers absurdes peuplés de savants délirants, d’explorateurs désemparés, de naufragés anthropophages (par nécessité) ou d’amnésiques nocturnes. Et si la chute est tantôt drôle, tantôt plate, c’est bien l’environnement du gag et la duplication des situations qui se révèlent poilants. Il faut ainsi dépasser les premières pages pour se mettre dans le bon état d’esprit et apprécier ce subtile comique de répétition, qui n’est pas sans évoquer celui des Monty Python.

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