Hiver rouge
Dans cette petite ville de Suède des années 1970, la seule chose qui semble agiter la population est l’engagement politique. La droite est au pouvoir, et les syndicats d’ouvriers tentent de passer outre leurs divisions pour lutter efficacement. Mais une frange communiste radicale met à mal cet équilibre. Alors, quand une mère de famille social-démocrate tombe amoureuse d’un jeune maoïste, que peut-il se passer ? Leur amour adultère et passionnel peut-il surmonter le regard d’une société endormie et composer avec les idéaux révolutionnaires ?
La peintre et auteure de BD Anneli Furmark évoque la Suède de sa jeunesse, avec sobriété et justesse. À travers cette chronique familiale, elle raconte une mère fatiguée de devoir tout assumer, et rêvant d’un nouveau départ avec un jeune idéaliste. Mais aussi un père faible et résigné, et des ados qui se cherchent et s’ennuient dans la longue nuit de l’hiver scandinave. Parallèlement, elle décrit le fonctionnement des cellules marxistes tentant de s’implanter dans le pays, un éclairage intéressant mais trop superficiel pour être suffisamment solide, d’autant que cette histoire est bien peu connue en France. Dès lors naît un certain déséquilibre inhérent à ce scénario jouant sur deux tableaux, l’intime et l’historico-politique. Néanmoins, Hiver rouge demeure une bande dessinée sensible, joliment écrite, au trait simple et chaleureux, balayé d’aquarelles bleutées du plus bel effet. Une curiosité.
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