Par Léonie Bischoff. Casterman/KSTR, 16 €, le 27 mars 2013.

On avait découvert Léonie grâce à une courte histoire pleine de vie et de sincérité. Bonne nouvelle, la revoilà avec son premier album long, une histoire fantastique dans le vieux Sud américain. La jeune Adèle est l’élève d’un prêtre vaudou. En enfreignant les règles du rituel, elle va bouleverser le destin et devoir affronter des esprits maléfiques pour tout remettre dans l’ordre. Mais, alors qu’une ombre surgie du passé plane sur la petite communauté afro-américaine, peut-elle vraiment tout réparer?

Un goût pour le bizarre, un oeil sur le fantastique tendre et inquiétant de Miyazaki, un vrai sens du rythme et un dessin bourré d’énergie: voilà les qualités premières de Léonie Bischoff, qu’elle développe sans compter dans ce one-shot dense et envoûtant. Ses personnages sont bien campés, le jeu de postures et de regards en dit plus long que bien des mots, l’intrigue avance sans qu’on s’ennuie une seule seconde. Alors bien sûr, le scénario n’est pas follement original, quelques dialogues se révèlent poussifs et la mise en couleurs – surchargées de teintes et d’effets – est inégale et parfois criarde. Mais ces quelques défauts ne doivent pas faire oublier l’essentiel : Hoodoo Darlin’ est un premier album et un très bon premier album. Pour ses prochains titres, la jeune auteure saura sans aucun doute trouver dans la puissance et le naturel de son dessin les solutions pour offrir des histoires encore plus fortes. C’est certain.

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