Megan se réveille dans une station orbitale, après un sommeil de 49 ans. C’est Adam qui lui raconte cela. Ingénieur astronaute, il la met au courant : en pleine guerre du Vietnam, l’escalade guerrière na pu être empêchée entre les États-Unis et l’URSS, et l’apocalypse nucléaire a eu lieu. Heureusement, s’il on peut dire, un programme spatial secret a eu le temps d’être activé : l’envoi de plusieurs vaisseaux spatiaux habités, hébergeant des humains censés se réveiller des années plus tard pour évaluer la possibilité de retourner sur Terre. Megan a du mal à accepter cet état de fait, d’autant qu’elle souffre d’amnésie. Et peu à peu, elle soupçonne Adam de ne pas tout lui dire…

Huis-clos spatial propice à la claustrophobie et à la paranoïa, ce premier tome – sur deux – de Hope One se révèle plutôt efficace et d’une lecture agréable. ‘Fane (Streamliner) propose en effet un trait savamment jeté, dans un découpage serré d’inspiration cinématographique, pour brosser un tête à tête tendu dans un décor de SF familier. Toutefois, la répétition inhérente à cette histoire immobile et le surlignage des détails qui inquiètent Megan font qu’on s’interroge sur la direction prise par ce diptyque, qui évoque immanquablement les classiques du genre, comme Solaris, Moon ou Prometheus. Thriller horrifique en orbite ? Variation philosophico-cosmique sur le sens de la vie à deux ? Difficile de trancher, et cela engendre une certaine frustration. Le tome 2 prévu pour le printemps devrait lever ces doutes. Mais, dès lors, n’eut-il pas mieux fallu un gros one-shot, plus dense et palpitant ?