Horreur cosmique
Igor et le Comte habitent un sombre château où l’ennui règne en maître. Mais un petit air d’orgue ou la lecture de Lovecraft autorisent des parenthèses. Un jour, un fonctionnaire de la CAF vient contrôler la bâtisse : qui fait quoi dans cette tour noire ? Les villageois passablement excités ébruitent les pires rumeurs…
Tout le monde connaît le conte de Bram Stocker : Dracula l’éternel qui doit se repaître du sang de ses victimes. Mais l’auteur finlandais Aapo Rapi en livre ici – dans une ambiance qui rappelle un peu les livres de Tomi Ungerer – une version très personnelle pour mieux déployer sa réflexion autour du destin farceur, de l’altérité dérangeante, du Bien et du Mal, du conformisme, de la bêtise administrative confinant à l’absurde…
À vrai dire, en marge de personnages transparents, le récit part vite dans toutes les directions sans aller nulle part. À brasser trop d’idées sans choisir son ton, la narration heurtée s’égare dans un propos flou, coincé entre humour léger, critique flottante et discours pseudo-philosophique, dans une atmosphère vaguement inquiétante. Plus emballant sont les passages muets – bien qu’insistants – et le visuel fringant, presque psychédélique, qui allège une ambiance aux atours sombres. Bref, on s’ennuie un peu et on reste frustrés car le potentiel semblait là. À noter néanmoins la qualité d’édition du livre, serti d’élégance. Une forme séduisante donc, ternie par un fond sans grande épaisseur. Dommage.
Publiez un commentaire