Hors scène



Le lecteur de bandes dessinées un minimum curieux est forcément tombé sur l’une des bandes dessinées de Jon McNaught. Le récipiendaire du Prix révélation du festival d’Angoulême en 2013 a bien grandi, mais n’a jamais trahi ce qui fait toute sa particularité. Évitant toujours l’action, la surenchère et l’ostentatoire, l’auteur anglais ne cherche pas à imposer un rythme rapide ou des événements spectaculaires, mais préfère prendre le temps de décrire des scènes de la vie quotidienne avec nuance.
Dans cet ouvrage créé en direct avec les éditions Dargaud, on suit le simple quotidien d’un collégien. Au-delà des scènes de la vie courante, l’auteur dépeint l’évolution de David, dont l’enfance commence à s’effacer face aux bouleversements balbutiants de l’adolescence.
Il n’est donc pas étonnant que, dans Hors scène, Jon McNaught s’attarde délicatement sur une les changements imperceptibles qui marquent un individu en pleine construction. Son univers graphique, minimaliste aux douces teintes pastel, alterne gaufriers aux petites cases et planches plus contemplatives. Prenant le soin de cadencer sa narration avec un découpage sobre et millimétré, son récit introspectif se construit en toute subtilité.
À travers cette BD intimiste, Jon McNaught invite le lecteur à se remémorer cette période universelle qu’est l’adolescence, remplie de remises en question, de découvertes et de luttes pour se trouver soi-même et s’affirmer aux autres. Seul défaut, s’il faut en pointer un, cet album se livrera pleinement aux adeptes des tranches de vie raffinées, mais risquera de laisser sur le bord du chemin les allergiques du genre.
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