Jeune autrice qui a fait ses débuts en 2015, Yama Wayama s’est fait remarquer par les lecteurs et la critique en un rien de temps. Révélée grâce à la publication de dojinshis (sortes de fanzines), elle est rapidement repérée et publiée par les éditions Kadokawa. Cette première publication fut directement récompensée par les prestigieux Prix remis aux jeunes auteurs et aux histoires courtes au Japan Media Arts Festival ainsi qu’au Prix culturel Osamu Tezuka. Hoshi dans le jardin est sa toute première série.

Dans ce manga, on rencontre Hoshi, un enseignant de japonais qui exerce dans un établissement réservé aux filles tout ce qu’il y a de plus ordinaire. On suit son quotidien dans sa classe, dans la salle des maîtres et lors de ses pérégrinations spirituelles toutes plus surprenantes les unes que les autres. Pourtant, son quotidien n’a rien de fou. On pourrait même dire qu’il est particulièrement monotone. Mais c’était sans compter sur son esprit sibyllin dont les allées et venues psychiques nous mènent constamment dans les méandres abscons de son inaccessible raisonnement.

Quelle étonnante lecture que voilà. Avec une mise en scène minimaliste et une approche particulièrement épurée de la tranche de vie, cette série repose principalement sur son aspect décalé, sur son rythme et sur les mots. Grâce à un bon sens de la rythmique humoristique, à nombre de situations saugrenues et un dessin charmant qui sait capter l’instant et les expressions, le charme si particulier de Yama Wayama fonctionne, au premier comme au deuxième degré, si tant est que l’on accepte d’être pris au dépourvu. C’est pour cela que cette série est un petit bonbon qui saura ravir les amateurs d’humour absurde et pince-sans-rire, mais également une tranche de vie cocasse, tout en retenue, qui déconcertera les lecteurs non avertis.

© 2020 Wayama Yama, Shodensha – Traduction : Alexandre Fournier