Huitième Continent #1 **
Par Stéphane Collignon et Christian Villa. 12 Bis, 13,50 €, le 10 février 2011.
Et si les récits d’Edgar Poe n’étaient pas que de pures fictions d’un auteur inspiré ? C’est le postulat de cet album, qui ouvre la voie à une série mettant en scène des écrivains (Jules Verne, Jack London…) aux prises avec leur univers littéraire. Ici, on retrouve un Poe alcoolique et quasi-clochard, fuyant des créatures maléfiques. Il va tomber sur une prostituée qui a des choses à cacher, vivre l’amour, écrire de beaux poèmes et tenter d’échapper à ses propres démons…
Le souffle funèbre et romantique qui irrigue ce one-shot de bout en bout est véritablement plaisant, pour peu qu’on pénètre dès le début dans cette histoire bizarre, ce qui n’est pas si évident. En effet, le texte est curieusement ampoulé: ce parti-pris dote les pages d’un charme désuet certain, mais à force de marcher au bord du gouffre du kitsch, on risque d’y tomber. Toujours à la frontière entre l’étrange et le risible (mais volontairement, aucun doute là-dessus, car rien n’est laissé au hasard), Huitième Continent emballera ou rebutera, selon où on placera la barre du « too much ». Reste qu’on a à faire avec une sincère prise de risque d’un scénariste et un superbe graphisme torturé. Vous laisserez-vous tenter ?
Achetez Huitième Continent sur Fnac.com
Achetez Huitième Continent T1 sur Amazon.fr
Publiez un commentaire