HUNTR #1
Morgan est une jeune femme pleine de ressources. En dehors de ses heures de bureau, cette forte tête qui manie le couteau comme personne est une chasseuse de xémons, les créatures agressives qui grouillent sur sa planète et réussissent parfois à pénétrer la Bulle, un espace protégé où les gens peuvent vivre exactement comme… nous. À savoir, dans une réalité qui ressemble furieusement à celle d’une grande ville d’aujourd’hui, avec ses vingtenaires qui en dehors de leur job (dans la tech ou livreur Deliveroo), partagent leur temps libre entre rencards foireux, consommation de bières artisanales, de rediffs de la sitcom 90’s Frasier (eh! pourquoi pas ?) et bien évidemment, de podcasts.
Évidemment puisque cette mini-série en deux volumes est adaptée par Jordan Morris (avec l’aide de la scénariste télé britannique Sarah Morgan) de son propre format audio à succès, « Bubble ». Satire très très légère de l’époque qui catalogue plus qu’elle n’analyse tout ce qui est vaguement dans l’air du temps (appropriation culturelle, tyrannie des réseaux sociaux…), HUNTR name-droppe à tout-va (ici un groupe de rock, là une marque de sucreries) pour ancrer cette histoire dans un moment très précis. Peu de chances que ces références vieillissent bien, mais là n’est pas vraiment l’ambition de ce pur produit de consommation taillé sur le modèle Netflix (on pense au téléfilm Love & Monsters de la plateforme).
Allez, on s’amusera de ses clins d’œil rigolos, de ses badinages inconséquents et de ses personnages immédiatement sympathiques. Et puis, Tony Cliff au dessin fait le boulot pour justifier le passage à la BD en offrant quelques scènes d’action bien senties, que ne gâchent pas un bestiaire savoureux dont un club de lecture fantôme et d’irrésistibles podcasteurs mutants mugissant leurs avis radicaux sur Star Wars. So 2021.
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