Husk of Eden #1
Que renferme la Ziggurat, cette tour sacrée qui surplombe l’antique cité d’Eldorado ? Cible d’attaques rebelles inexpliquées, elle est protégée par plusieurs murailles consécutives… et par de jeunes soldats affectés à la tâche, prêts à tout, même au sacrifice, pour défendre l’édifice sans jamais savoir pourquoi. Dans un monde aux inégalités sociales exacerbées, il vaut parfois mieux devenir chair à canon que crever la bouche ouverte dans un caniveau…
Husk of Eden, c’est un peu L’Attaque des Titans sans la démesure, les ballets aériens et l’horreur permanente. Pas un ersatz ni une sous-version : une série aux thèmes voisins, à taille plus humaine, dont on aurait déplacé le curseur vers l’intime plutôt que le grand spectacle – et l’énigme à l’intérieur plutôt qu’à l’extérieur des murs. Car ce sont bien les personnages, ici, qui canalisent toute l’attention et nous emmènent au sein d’un conflit absurde, cruel, où les amis deviennent cadavres, l’un après l’autre, au nom d’un «gouvernement mondial» à l’autorité absolue. Tortionnaire, lui aussi, Yoshinori Kisaragi joue de sa position omnisciente, change régulièrement de point de vue et nous fait suivre un nouveau personnage alors que l’on vient de s’attacher au précédent… De toute manière, mieux vaut ne pas trop se prendre d’affection pour quiconque car nul n’est à l’abri du drame, dans ce titre pour le moins surprenant. Personne ne l’attendait mais, avec son contexte auréolé de mystère, ses visages à l’émotion palpable et sa justesse graphique, Husk of Eden s’ouvre sur un volume crève-cœur, à la fois délicat et guerrier, qui nous promène entre pics d’adrénaline, issues amères et bonheurs fugaces. Prometteur !
© KISARAGI Yoshinori / Ichijinsha
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