Hypnos
La Terre se meurt à petits feux, mais l’espoir existe. Clinquant, somptueux, paradisiaque : Hypnos, planète océanique, accueille des infrastructures de luxe, apaisantes et excitantes, pour le corps et l’esprit. Mais aller vivre dans ce nouvel Eden a un coût, exorbitant. Par chance, Jo est une artiste talentueuse et décroche un job sur Hypnos : créer un spectacle holographique pour un événement. Elle s’envole donc là-bas, et plonge dans un monde superbe mais superficiel, vitrine bling-bling d’un projet vertigineux.
L’auteur américain Lane Milburn bâtit ici un conte de SF de facture assez classique dans ses thèmes (la crise socio-écologique, l’exploration spatiale, le grand complot…), mais lui insuffle une touche très personnelle, dans le rythme et la mise en scène. Ainsi, malgré une débauche de couleurs vives et de décors chatoyants, son récit se révèle d’une grande froideur, car finalement très introspectif. En effet, il est narré au plus près des trois protagonistes conviés à monter un show empli de vanité sur la planète miracle, et ces trois êtres ne respirent pas la joie de vivre. Un brin dépressifs, paumés ou sans but, ils subissent les événements plus qu’ils ne les provoquent, et cette impression fantomatique est renforcée par le graphisme choisi pour les représenter : une ligne fine, des postures assez raides et une monochromie beige palote. Dès lors, l’impression d’avancer comme dans un rêve lancinant – ligne narrative de second niveau imposée dès le début d’un récit qui ne s’appelle pas Hypnos pour rien – est accrue, mais peine aussi à séduire sur la longueur. C’est joli, pas inintéressant, mais quand même un peu ennuyeux.
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