Hypnos #1
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la Conférence de la paix s’organise à Paris. Loin de ces considérations, Camille, veuve et ouvrière, doit cumuler les emplois pour subvenir aux besoins de sa fille gravement malade. Poussée à bout lorsqu’elle se fait licencier de son usine, la jeune femme décide de mettre à profit ses talents d’hypnotiseuse pour extorquer de l’argent à un bourgeois. Mais l’escroquerie est très vite démasquée et Camille se voit forcée de jouer l’espionne pour les services secrets, qui redoutent que le gouvernement de Clemenceau ne soit la cible de groupuscules anarchistes…
Hypnos fait le pari d’aborder une période politiquement tendue de l’Histoire de France, l’entre-deux-guerres, en adoptant le point de vue des laissés-pour-compte. Habitué de ce genre d’exercice, le très prolifique Laurent Galandon (Quand souffle le vent, L’Enfant maudit, La Fille de Paname, Lip) s’associe pour cette nouvelle série au Lombard à l’illustrateur hongrois Attila Futaki (Percy Jackson, Severed). Ce dernier opte pour un semi-réalisme à grand renfort de formes géométriques, que ce soit dans les jeux de lumières ou les traits anguleux de l’héroïne, avec en prime une superbe couverture dans le style Art déco.
À mi-chemin entre le roman d’espionnage, la fiction historique et la chronique sociale, l’histoire progresse à une cadence (presque trop) soutenue. À des années-lumière de l’image légère que l’on se fait des Années folles, la plongée dans le Paris des bas-fonds, celui des malades et des miséreux, remet les pendules à l’heure. Le choix de limiter les références historiques à quelques rappels de faits et apparitions de Clemenceau est judicieux puisqu’il laisse plus de place aux personnages originaux de Galandon, qui valent en eux-mêmes le détour.
Si ce premier tome apporte une résolution à son intrigue principale, il appelle une suite, qui ne sera pas de trop pour développer le personnage de Camille, dont il serait dommage de se séparer après seulement 56 pages.
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