I fucking love Paris
Depuis son enfance, Hope est obnubilée par sa beauté. Cette jolie blonde vit donc un enfer quand, à 12 ans, elle est défigurée par un accident de voiture – qui, accessoirement, coûte la vie à son père. Jeune adulte, elle monte à l’assaut de la capitale, bien décidée à devenir une reine de beauté, coûte que coûte. Et cela coûtera. Cher.
Dans cette version ligne claire de Cendrillon mixée avec Le Diable s’habille en Prada, on suit l’ascension et la déchéance d’une top model arriviste, une vraie cruche, naïve et superficielle, prête à coucher avec n’importe qui pour arriver à ses fins, à avaler n’importe quoi (pilules, drogues, coupe-faim, pénis…) pour qu’on l’aime. Difficile donc de s’identifier ni même de plaindre cette triste Barbie aux émotions factices qui, quand elle fait une fausse couche (détestable scène de toilettes conclut par un « plouf » très classe), verse à peine une petite larme. Ses meilleures copines sont à l’avenant de la caricature: une version porno hard de Paris Hilton et un clone pas funky de Amy Winehouse…
Devant cette accumulation de clichés et de séquences cousues de fil blanc, l’agacement succède à la fatigue, et se mue en véritable irritation, car la lecture de ces quelque 200 pages aura été une perte de temps quasi intégrale (et le « name-dropping » des marques de fringues à chaque page, ce n’est drôle qu’au début…). Quasi, car il y a toute de même le très chouette dessin de Maarten Vande Wiele, fluide et naturellement élégant. Mais ça ne suffit pas à hausser le niveau de cette banale critique de la vanité et de la vacuité du milieu de la mode, qui n’apprend rien, ne dénonce rien, et n’émeut jamais.
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