Par Daniel Koller et Stephen Desberg. Le Lombard, 10,95€, le 19 février 2010.

Soit Vincent Coutellier, un escroc ultra-malin qui se croit « le meilleur » – comme il le clame régulièrement -, et fait déborder d’argent ses comptes suisses et caribéens. Soit l’agent fiscal Larry B. Max, intrigant héros de I.R.$., dont All Watcher est un spin-off.  Soit un mystérieux génie financier, surnommé All Watcher, qui aspire des sommes colossales en toute illégalité. Ajoutez à ces trois mâles pas commodes une femme tout aussi incommode, Roxana Wilson-Habib, richissime propriétaire d’une agence immobilière, qui trafique en achetant des favelas de Rio. Secouez bien le tout, en traçant à gros traits les personnalités de vos héros. Et vous entretiendrez la déception déjà générée par la lecture du premier épisode de cette série (dont chaque tome est dessiné par un artiste différent).

Stephen Desberg, qu’on a connu plus inspiré (Le Scorpion, Black Op), semble fournir le minimum syndical au niveau du récit. Le narrateur de son histoire, Vincent Coutellier, enfile allègrement les perles – « N’importe quel amoureux vous dira que l’amour n’a pas de prix, qu’on ne peut pas l’acheter », lance-t-il pompeusement en voix off avant de monter fricoter dans sa chambre d’hôtel avec une call-girl de luxe, qu’il n’a jamais vue avant et qui lui annonce pourtant clairement la couleur. De façon incompréhensible, le scénariste balance au bout de deux pages un flash-forward qui emmène le lecteur à la toute fin d’All Watcher, quelques albums plus tard. Puis revient sans sommation au présent, ne prenant pas la peine de dénouer les fils qu’il vient d’emmêler. Reste le coup de crayon réaliste de Daniel Koller (Mayam, Empire USA), assez soigné mais sans grande originalité. Pas suffisant en tout cas pour rattraper le tout.

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