Il est où Diouke ?
Diouke était le chat de la famille, et, vous l’aurez vite compris : il est mort. On le savait malade, mais bon, quand ça arrive ça fait toujours mal ! Maman est au courant et a bien du mal à s’en remettre. Elle pleure d’ailleurs en bas de l’escalier. Quand son fils arrive et lui demande « Il est où Diouke ? », elle ne sait que répondre.
Tout parent a dû ou devra faire face à des questions complexes, angoissantes, douloureuses. À des sujets qu’il aimerait éviter, à d’autres qu’il aurait dû éviter… Puis, il y a les interrogations sur la mort. Et là, forcément, chacun réagit à sa manière. La façon la plus intuitive est certainement de détourner le sujet, de partir dans des périphrases, des affirmations toutes faites, des mensonges par omission… Parfois on ne sait pas quoi répondre, aussi. Il faut se l’avouer. Alors on fait comme on peut au moment où ça arrive, puis on essaie d’être le plus pertinent possible avec ce que l’on sait que notre enfant peut entendre et encaisser.
C’est de tout ça dont il est question dans cet ouvrage au double niveau de lecture. D’une part, cette triste histoire pourra sans aucun doute aider nombre d’enfants à surmonter l’épreuve de la mort grâce à son accessibilité et son apparente simplicité. D’autre part, les parents se reconnaîtront forcément dans la difficulté à évoquer un sujet épineux quand on est soi-même en train d’en subir les conséquences. Et de ces deux lectures en découlent une troisième pouvant permettre aux parents et à leur enfant d’aborder ces moments difficiles dans une mise en abime apportant plus de sérénité à un échange forcément complexe.
Amenant son sujet avec entrain et bienveillance, Émilie Boré s’appuie sur le trait vibrant de Vincent Di Silvestro pour ne pas rendre son histoire insurmontable. S’il n’est jamais évident d’aborder la mort en littérature jeunesse, ils parviennent tous les deux à traiter du sujet et de sa perception avec vraisemblance tout en s’évitant de tomber dans le pathos.
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