Il était une fois en France #3 ***
Par Sylvain Vallée et Fabien Nury. Glénat, 13€, octobre 2009.
Il se décrit lui-même comme « un vrai salaud, un criminel », qui « essaie de survivre, d’avoir toujours un coup d’avance », sans jamais s’embarrasser « de sentiments ou de morale ». Seulement voilà, Monsieur Joseph – alias Joseph Joanovici, un ancien ferrailleur devenu un trafiquant riche – est un personnage trouble. Ses faiblesses (son amour persistant pour sa femme Eva, qu’il a quittée pour sa secrétaire Lucie) font parfois s’effriter l’aversion que l’on ressent spontanément à son égard.
En choisissant de s’inspirer de la vie de cet homme qui a réellement existé, le scénariste Fabien Nury a eu un coup de génie. Monsieur Joseph est en effet un parfait anti-héros, rugueux et surprenant à souhait, jamais là où on l’attend. Dans ce troisième épisode, il sent le vent tourner. Ce collabo engraissé par la Gestapo décide de placer quelques billes dans la Résistance, d’ « investir » en quelque sorte pour assurer son avenir. Terriblement cynique, il adopte parfois quelques accents patriotes – il réprimande ainsi violemment Lucie qui moque le travail des résistants. Ambigu à souhait, ce parcours ingénieusement agencé par Fabien Nury est très honnêtement – mais classiquement – dessiné par Sylvain Vallée.
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