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Il ne devra plus y avoir d’orphelins sur cette terre

30 juillet 2024 |
SERIE
Il ne devra plus y avoir d'orphelins sur cette terre
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
20 €
DATE DE SORTIE
06/03/2024
EAN
2754835008
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Un titre comme une sentence évidente, désarmante. Un titre comme un cri sincère et déchirant appelant à la fin des combats, de la haine, des bombardements aveugles, de la vengeance sans fondement, de la cruauté gratuite, qui privent des enfants de leurs père et mère et aïeux. Voilà comment on peut lire aujourd’hui, à l’heure de l’interminable guerre en Ukraine, des représailles sanglantes d’Israël en Palestine, entre autres conflits présents et à venir, l’ouvrage d’Aurélien Ducoudray et Thomas Azuélos.

il-ne-devra-plus_image1 Adaptant Le Compagnon de voyage de Curzio Malaparte, les deux auteurs mettent en scène un soldat italien revenant de Calabre, avec un âne chargé d’une caisse au contenu mystérieux, alors que les Américains viennent de faire tomber la clique de Mussolini. Ce personnage foncièrement bon, mais les nerfs à vif, aidera une jeune orpheline à échapper à son orphelinat religieux. Ensemble, ils traversent un pays qui ne célèbre pas la fin de la guerre, mais cherche surtout à identifier ses morts et à ne pas mourir de faim. Foule funèbre dans des décors de ruines et des champs vides, file indienne de gueux dépouillés par les plus violents, soldats américains déracinés, voilà les figures que Calussia et Concetta croisent sur leur route. Dans des planches au dessin délié, au trait fluide allant à l’essentiel et aux touches de couleurs subtiles et narratives, Thomas Azuélos donne corps à ces ombres éreintés, et les mots, rares et soupesés, d’Aurélien Ducoudray résonnent d’autant plus fort. Et la tristesse générale, le poids du deuil de tout un peuple, explosent en rage cathartique dans un final encore terrible que celui qu’on avait pu craindre. Déchirant. Mais les trois pages servant d’épilogue apportent une brise, si ce n’est d’espoir, de réconfort et de baume à l’âme. Et un peu de lumière bienvenue.

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