In-humus
Une baleine vient s’échouer, du ciel, en terre inconnue et bouleverse tout l’écosystème alentour. Suivant les étapes de décomposition du cétacé, c’est tout un monde d’une fabuleuse diversité qui se masse, se construit et évolue pour profiter de cette denrée providentielle.
Linnea Sterte est une jeune autrice suédoise qui signe son premier titre. Mystérieux et méticuleusement édité, ce joli petit livre des Éditions de la cerise est une BD délicatement laconique. Ce récit de science-fiction écologique, dans lequel résonne le ton naturaliste de Hayao Miyazaki, dévoile un monde imaginaire riche où se côtoient toutes sortes de vies. Si sa lecture pourrait s’avérer rapide, le temps s’y écoule sans véritable repère tangible, mais invite à la contemplation et la relecture.
Au premier coup d’œil, le merveilleux dessin aux aplats couleur pastel rappelle celui de Merwan Chabane (Jeu d’ombres, Pistouvi, Le Bel Âge…), les planches et la composition évoquent quant à elles inévitablement Alpha… directions de Jens Harder. En approfondissant, le mélange d’influences séduisant flirte avec le trait de Moebius et Taiyô Matsumoto (Les Chats du Louvre #1 #2, Sunny, Le Samouraï Bambou #1 #8…), notamment sur Number five… Somptueux !
Mystique, poétique, onirique, In-humus est un titre qui se vit, qui se ressent, qui se parcourt les sens à fleur de peau en s’engageant totalement dans la lecture. Ode à la vie métaphorique, ce one-shot demande au lecteur l’effort de combler les manques. Il appelle à la recherche d’indices et de sens de ce monde vivant, fécond et multiforme. Un véritable melting-pot symbolique et effervescent du cycle de la vie.
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