Par Denis Bechu et Olivier Peru. Soleil, 13,50 €, le 26 janvier 2011.

La collection Secrets du Vatican des éditions Soleil a produit au fil des ans des albums de qualité très variable. Tournant le plus souvent autour d’un complot mettant en scène des organisations obscures, protégeant des évangiles mystérieux ou en tout cas des secrets pouvant ébranler la foi chrétienne, ces albums issus de la vague du Da Vinci Code ont donné des divertissements de qualité (L’Évangile selon Satan, Le Cinquième Évangile), des choses moins excitantes (Succubes, L’Ordre des dragons) ou du très mauvais (Antichristus). La nouvelle série In Nomine vient hélas garnir les rangs de la dernière catégorie.

Pourtant, l’aventure commence relativement bien. Au fil des siècles, un ordre religieux protège une des sept pages intactes de l’évangile de Marie-Madeleine, qui contient évidemment de terribles secrets. Mais en cette année 1066, Guillaume le Conquérant, avant d’envahir l’Angleterre, compte bien remettre la main dessus. Pourquoi pas. L’intrigue se déroule tranquillement jusqu’à un retournement de situation sorti de nulle part: un des personnages renie sa mission sacrée pour de l’argent. Déjà qu’on faisait un effort pour croire un tant soit peu à cette histoire cousue de fil blanc, ce twist achève de transformer ce sombre récit médiéval en farce grotesque qui se prend très au sérieux. Le dessin terne et peu inspiré du volume complète ce triste tableau. À éviter donc, d’autant que dans ce genre, les séries de meilleure qualité ne manquent pas.

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